Et maintenant ?

L’élection de Wauquiez à la tête de LR nous donne l’occasion de faire un rapide état des lieux de ce vaste champ de ruines qu’est le paysage politique français.

Tout à droite, l’indéboulonnable Marine trône encore dans sa forteresse cernée de miradors et de barbelés… Malgré son échec retentissant de la dernière présidentielle, son parti pourvu de solides fondations, semble tenir bon. Même si le ravalement de façade de la dédiabolisation n’a pas suffi à masquer l’arrière-boutique idéologique, Le Pen semble conserver son socle électoral que des décennies de ravages libéraux et de multiculturalisme béat ont fait émerger.

Un poil moins à droite, on trouve le nouveau champion des « Républicains », qui retranché dans son bunker, voit peu à peu sa famille politique déserter ses rangs. Ayant perdu une bonne partie de ses militants séduits par le nouveau roi Macron, Wauquiez a donc mis le cap à droite toute sans pour autant franchir le Rubicon de l’alliance avec le Front National. Wauquiez sans surprise, nous refait du Sarko, mais s’étant coupé de sa jambe gauche partie en marche, et de sa jambe droite avec qui il refuse de s’allier, le patron de LR semble coincé dans un couloir bien éloigné du trône de Jupiter.

A droi… Au centre, nous retrouvons le président Macron et son armada de marcheurs, qui a fait du renouvellement (des visages à défaut des idées) son principal cheval de bataille. C’est pourtant jusqu’à présent toujours sous le sceau néolibéral que notre Jupiter national a choisi de marquer son mandat. Cadeaux fiscaux faits aux riches pour qu’ils investissent, réduction des allocations pour réduire la dette, on connaît depuis longtemps ces recettes… Et hormis quelques signaux positifs envoyés par Marlène Schiappa et Jean-Michel Blanquer sur la laïcité (nuancés par le flou présidentiel), on aura bien du mal à retenir beaucoup de positif d’un gouvernement qui de toute évidence, n’a pas compris qu’on ne fait pas société en creusant les inégalités.

Terminons une fois n’est pas coutume tout à gauche avec l’insoumis Jean-Luc Mélenchon. Bravache, le Lider Maximo de la FI ne manque jamais une occasion de cracher sur la presse ou de susciter la hantise de ses adversaires politiques. Mais le voilà qui indispose ses camardes de la gauche laïque, qui pour beaucoup ont fini par se lasser des accommodements de JLM avec les islamo-gauchistes et les communautaristes de tous poils. Si les renoncements du député des Bouches-du-Rhône lui permettent de préserver pour le moment une unité de façade, il se pourrait qu’ils fassent retomber l’espoir suscité par la FI, et peut être plus tôt qu’on ne le croit.

Voilà donc un charmant tableau qui conduit tous ceux qui ne se reconnaissent pas dans le gouvernement actuel, à chercher une alternative en dehors de ce trio FN-LR-FI qui s’est révélé incapable de mobiliser la majorité des français aux dernières législatives.

La gauche étant ma famille politique, c’est de ce côté que je vous propose de regarder. Un premier coup d’oeil révèle d’abord une situation pour le moins paradoxale. On découvre en effet dans le même temps, un paysage extrêmement riche et varié mais dont rien ne semble pouvoir se dégager. Le mouvement « Génération.s » de Benoît Hamon semble condamné à peine sorti de l’oeuf, le PCF et EÉLV poursuivent leur agonie inexorable et le ciel ne semble pas s’éclaircir davantage au dessus de la vieille maison socialiste…

Pourtant l’espace entre Mélenchon et Macron demeure relativement large et la refondation d’une alternative de gauche crédible au néolibéralisme répond à de véritables enjeux politiques. Il est vrai que ce ne sont pas les tâches qui manquent : défendre la laïcité contre les intégrismes, renouer avec la République contre les communautarismes, promouvoir l’égalité et la justice sociale, instaurer des modes de production/consommation écologiques, reconstruire une Europe par et pour les peuples et anéantir l’islamisme qui a déjà fait tant de victimes dans le monde entier. Voilà quels sont aujourd’hui les défis que la gauche doit relever, et si en l’état aucune force de gauche ne semble en avoir les capacités, il est fort probable qu’une nouvelle formation capable de répondre à ces multiples enjeux, émerge dans les années à venir. Cette refondation passe par la réaffirmation des valeurs de la gauche et peut prendre aussi bien la forme d’une nouvelle structure politique que d’une renaissance d’un Parti Socialiste en pleins préparatifs de congrès… Allez savoir. Quoiqu’il en soit, cette refondation ne se fera pas seule et il est indispensable que nous tous, hommes et femmes de gauche y prenions part, afin de faire émerger une gauche véritable, sociale, écologique et laïque !

Simon Férelloc

Dans les forêts de Tchétchénie

Mon corps était meurtri et je ne pouvais parler

Personne dans ce pays pour me dire qui j’étais

J’ai vu mon reflet dans la Dounja, il m’était étranger

Oh mon frère vas tu les laisser me tuer 

Dans les forêts de Tchétchénie ?

J’ai marché jusqu’à ce que mes jambes soient pétrifiées

J’ai entendu les voix de mes amis disparus

La nuit je pouvais écouter mon sang couler

Aussi noir et insidieux que la pluie

Dans les forêts de Tchétchénie

Aucun ange ne pourra-t-il jamais n’accueillir ?

Ce soir mon frère, nous sommes seuls à tenir

L’aube se lèvera ils ne sauront retrouver

Nos deux corps enlacés reposant dans la rosée

Des forêts de Tchétchénie

La nuit est tombée, j’entends les démons dehors

Voici venir les ombres et leur sillage de mort

J’ai mal mon frère, elles me frappent en plein coeur

Mes larmes coulent et je sens que je meurs

Dans les forêts de Tchétchénie

Leur commandant s’est approché de moi

Il a sourit, puis éteint la lumière

Et m’a brûlé le corps avec ses éclairs

Je crie mais personne ne m’écoutera

L’Occident ne peut entendre les cris de la Tchétchénie.

L’heure est venue mon frère mais je peux une dernière fois

Te caresser, te sentir blotti contre moi

Avant que la haine et l’ignorance ne nous séparent

Nous garderons cette image gravée dans notre mémoire

Dans les forêts de Tchétchénie

La VIème République pour rendre le pouvoir au peuple

Bonjour à tous ! Comme vous le savez, l’élection présidentielle approche à grands pas, et après une campagne polluée par les affaires, je pense qu’il serait intéressant de parler un peu de programmes et de projets. À J-5 du premier tour, je vais donc développer quotidiennement un grand thème de « L’Avenir en commun », le programme de la France Insoumise et de Jean-Luc Mélenchon, en commençant par la VIème République. 

Une Vème République à bout de souffle 

Notre pays traverse aujourd’hui ce qui est probablement, l’une des plus graves crises démocratiques de son histoire. La montée de l’abstention et le désintérêt croissant des français pour la politique révèlent une réalité terrible : les citoyens se détournent peu à peu des institutions et de la République. Pourquoi ?

En premier lieu, à cause du sentiment (bien légitime) de trahison du peuple par les dirigeants. Souvenez vous. En 2012, on nous promettait à grands cris, de combattre sans répit « le monde de la finance » pour finalement appliquer une politique libérale de cadeaux au patronat et de régression sociale. On peut donc facilement comprendre que toutes ces promesses non tenues aient dégoûté un certain nombre d’électeurs. Et ceci met d’ailleurs en valeur l’un des principaux défauts de la Vème République : elle conduit à l’élection d’une espèce de monarque présidentiel qui dispose d’un fort pouvoir personnel, et qui surtout n’a aucun compte à rendre à ses électeurs durant tout son mandat. Il est donc totalement libre de ne pas tenir compte de ses engagements de campagne.

Un autre problème de ce régime est qu’il professionnalise la vie politique. C’est-à-dire qu’il permet que de nombreux parlementaires fassent toute leur carrière en politique, sans jamais exercer un emploi « normal », et que par conséquent, ceux-ci ne connaissent pas le quotidien de ceux qu’ils sont censés représenter. 

Enfin, le dernier vice du système actuel est qu’il favorise les nombreuses affaires judiciaires. Ce qui évidemment, augmente l’abstention. En effet, alors que de nombreux parlementaires ont déjà été mis en examen voir condamnés, comment peut on encore élire des députés ou des sénateurs, dont certains ne respectent même pas les lois qu’ils sont censés voter ? Ou dans le même esprit, comment est il possible d’élire un candidat qui prône l’austérité, alors qu’il est lui-même soupçonné de rémunérer grassement sa famille avec de l’argent public ?

Il est temps de se rendre à l’évidence, la Vème République n’est pas adaptée à la situation actuelle. Il nous faut tourner la page en passant à la VIème !

Pour résoudre ces terribles maux, une seule solution : le peuple !

Au sein de la France Insoumise, nous sommes convaincus que redonner le pouvoir aux citoyens est la seule façon d’améliorer notre démocratie. Or le premier des pouvoirs est celui de définir les règles du jeu, c’est-à-dire, de rédiger la Constitution. C’est pourquoi, ce ne sera pas aux insoumis ou à Jean-Luc Mélenchon d’écrire celle-ci. Ce sera au peuple français tout entier de le faire, avec l’Assemblée Constituante qui sera convoquée juste après l’élection !
Bien sûr, nous apportons aussi nos propositions pour la VIème République. Nous souhaitons par exemple, permettre aux citoyens d’exercer un contrôle sur leurs élus durant leur mandat pour éviter qu’ils trahissent leurs engagements. Nous proposons aussi d’abolir la monarchie présidentielle en renforçant le pouvoir des parlementaires et ainsi, mettre en place un régime plus démocratique. Nous voulons également sanctionner plus durement les élus qui ne respectent pas la loi et nous proposons des mesures constitutionnelles pour une République laïque, émancipatrice, universelle et garante des biens communs !

Démocratie vient des mots grecs demos (peuple) et kratos (pouvoir), ceci doit être notre slogan. Rendons le pouvoir au peuple avec la 6ème République !

Les principales propositions de l’Avenir en commun portées par Jean-Luc Mélenchon :

 Réunir par référendum une Assemblée Constituante de citoyens élus et/ou en partie tirés au sort pour rédiger la nouvelle Constitution.

– Combattre les lobbys en interdisant les cadeaux faits aux parlementaires et en rendant inéligible à vie toute personne condamnée pour corruption.

– Créer un droit de révocation des élus en cours de mandat par référendum, sur demande d’une partie suffisante du corps électoral.

-Fixer le droit de vote obligatoire à 16 ans et reconnaître le vote blanc.

-Instaurer le droit des citoyens de proposer une loi et le référendum d’initiative populaire.

-Élire l’Assemblée Nationale à la proportionnel et supprimer le Sénat.

– Constitutionnaliser la règle verte, le droit à l’avortement et la non-marchandisation du corps humain.

– Combattre tous les communautarismes et l’usage politique des religions. 

-Protéger les sources et l’indépendance des rédactions de presse.

– Refuser la logique de l’exception pour réaffirmer l’Etat de droit.

-Abolir toutes les formes de ségrégation, notamment les contrôles au faciès.

-Assurer l’égalité réelle pour les Outre-Mer

Les autres mesures sont à retrouver dans « L’Avenir en Commun » ou sur le site http://www.laec.fr 


Benoît Hamon, la « gauche » et nous

Dans ONPC, le candidat socialiste Benoît Hamon explique qu’il appellera à voter Jean-Luc Mélenchon s’il n’est pas au second tour. Cette phrase du vainqueur de la primaire du PS est vraiment un atout de poids pour la candidature de Jean-Luc Mélenchon car en la prononçant, Hamon vient de reconnaître implicitement 3 choses :

La première est que même lui estime qu’il n’a plus aucune chance de se qualifier pour le second tour. Ce faisant, il porte un rude coup à ses camarades socialistes habitués à miser sur le chantage du « vote utile » pour empêcher l’avènement d’une vraie gauche de rupture. La seconde est qu’il considère lui aussi, la qualification de Mélenchon possible pour le second tour. Ce qui a pour effet de crédibiliser un peu plus cette hypothèse. La troisième est qu’il entérine la primauté de Jean-Luc Mélenchon, et surtout de la France Insoumise « à gauche ». Ce qui nous permet de nous affirmer très clairement comme une force politique bien plus puissante désormais que le PS moribond.

Ce passage de Benoît Hamon dans ONPC est donc une véritable aubaine pour nous les insoumis. Cependant, il faut à tour prix éviter de retomber dans le piège du clivage gauche-droite dans lequel ce genre d’interview pourraient nous remettre.

Il faut continuer à clamer haut et fort que nous sommes bien au dessus de ça et que nous n’aspirons non pas à rassembler une pseudo-gauche dans laquelle il faudrait trier qui a voté quoi lors du quinquennat. Bien au contraire, nous voulons fédérer le peuple français, y compris ceux qui ne s’identifient pas spontanément à la « gauche » autour d’un programme basé sur la transition globale vers une société où la première règle serait celle de l’intérêt général humain !

Nous voulons rassembler les français avec la mise en place d’une 6ème République dans laquelle les citoyens auront davantage de contrôle sur leurs représentants et pourront vraiment participer à la vie politique !

Nous voulons rassembler les français autour de la planification écologique, pour dire qu’enfin nous ne prendrons plus jamais davantage à la nature que ce qu’elle peut produire !

Nous voulons rassembler les français avec le partage des richesses pour répartir celles-ci entre tous ceux qui les produisent !

Nous voulons rassembler les français pour retrouver notre souveraineté populaire en sortant des traités européens avec les plans A (négociation) et B (retrait progressif de l’UE) !

Nous voulons rassembler les français autour d’un objectif planétaire commun : la paix dans le monde et la souveraineté des peuples, en sortant de l’OTAN et en renforçant le rôle de l’ONU !

Nous voulons rassembler les français pour engager le progrès social et réaliser de grands projets innovants créateurs d’emplois et aux frontières de l’humanité !

Et si Jean-Luc Mélenchon est élu le 7 mai prochain, alors j’espère vraiment que toutes les bonnes volontés seront les bienvenues pour construire l’Avenir en Commun ! #JLM2017 👊👊

                                                     Simon F.

Comment l’élection présidentielle peut-elle bouleverser la politique française ? 1/2

Ceux qui suivent attentivement la politique depuis plusieurs mois le savent : cette campagne présidentielle est totalement inédite ! Et elle l’est tout simplement parce qu’elle semble échapper à tout contrôle, à toute analyse mainstream, à tout scénario écrit à l’avance par d’obscurs « experts »… Or depuis quelques semaines, ces derniers répètent en boucle que l’élection est déjà jouée et qu’elle nous conduira à un second tour Macron-Le Pen, avec à l’arrivée une large victoire de l’ex-ministre de l’Économie.

Et c’est précisément cette certitude que le prochain président ne peut être que Macron qui me donne envie d’envisager un scénario différent, qui n’est évidemment pas certain, mais pas impossible non plus. Un scénario que j’avais envie de vous faire partager avec ce billet qui sera divisé en deux parties : une première portant sur le vainqueur possible de la présidentielle et une seconde sur l’inévitable recomposition politique qui suivra cette élection.


Quel président pour la France ?

Commençons d’abord avec les candidats issus des deux partis institutionnels : François Fillon et Benoît Hamon. Il y a quelques mois, nombreux étaient les analystes à vanter les vertus des primaires et à clamer que leurs vainqueurs y gagneraient non seulement leur légitimité, mais également de sérieuses chances de remporter cette course à l’Élysée. 

Or, le seul bilan que l’on peut à présent tirer de ces « consultations citoyennes » est que non seulement la dynamique qu’elles créent n’est que temporaire, mais qu’en plus, loin d’unifier les différentes sensibilités derrière un candidat, elles ne font qu’exacerber les divisions en mettant en scène l’affrontement frontal entre les orientations des partis. Pire encore ! Elles ont obligé les candidats à se caricaturer, eux et leur programme afin de se différencier les uns des autres. C’est ce phénomène qui entraîne aujourd’hui la trahison de Hamon par l’aile droite du PS, et l’abandon de Fillon par les centristes. Ajoutez à cela les déboires judiciaires de ce dernier et la concurrence de Mélenchon à gauche, et vous obtiendrez 2 candidats incapables de convaincre au-delà de leur « noyau dur ». Soit entre 6 et 8% pour Hamon et autour de 15% pour Fillon.

Les primaires de chaque camp, en libérant un grand espace au centre, ont également permis à un autre candidat d’émerger : il s’agit d’Emmanuel Macron. La désignation des 2 candidats les plus « radicaux » de chaque camp a en effet permis au leader d’En Marche ! de ratisser large au centre-gauche comme au centre-droit, sur la base d’un programme flou mais à l’orientation « progressiste ». Ce qui lui permet de culminer aujourd’hui à 25% dans les sondages. Cependant si Macron suscite un relatif enthousiasme par sa volonté de rassembler les « progressistes » de la gauche, de la droite et du centre, il faut garder à l’esprit que ceci est également sa principale faiblesse. Effectivement, le fait d’engranger chaque semaine de nouveaux soutiens aussi hétéroclites qu’Alain Minc, Manuel Valls et Pierre Bergé risque non seulement, de mettre en lumière le manque de fond de son programme, mais aussi de le faire apparaître comme la dernière carte d’un système que les français sont si nombreux à rejeter. Résultat probablement autour de 20% au premier tour.

Parmi les 10 autres candidats, nombreux sont ceux qui critiquent régulièrement le candidat Macron pour cette forme de « compromis permanent » entre la droite et le PS. Parmi eux, on trouve notamment la candidate d’extrême-droite Marine Le Pen, qui occupe elle aussi une belle place dans les enquêtes d’opinion.

La présidente du Front National est incontestablement portée par une belle dynamique dont Emmanuel Macron est sans doute le premier responsable. En effet, sa campagne « et de gauche et de droite » permet à Marine Le Pen de ressortir son vieil « UMPS » et de se présenter à nouveau comme la candidate « antisystème » de cette élection, dans laquelle elle semble pouvoir réaliser son meilleur score. 

Néanmoins, il y a quand même un phénomène capable d’enrayer la progression de l’eurodéputé : il s’agit de l’entre-soi. On le constate partout, Le Pen possède une solide base électorale (autour de 20% de l’électorat) mais a aussi de grandes difficultés à convaincre au-delà de ce cercle. Or, comme le confirme sa prestation lors du grand débat de TF1, sa campagne est axée sur ce fameux entre-soi qui consiste à rassurer sa base au lieu de convaincre les indécis. Et cette stratégie aura sans doute comme principale conséquence de renforcer le plafond de verre qui la tient éloignée du pouvoir ,et qui la bloquera probablement autour de 25% au premier tour, tout en l’empêchant de l’emporter au second.

Or, s’il y a bien un candidat qui a fait le choix de convaincre « les gens » et de ne pas rester dans « la tambouille des partis », c’est bien Jean-Luc Mélenchon. Fort de ses 350 000 soutiens en ligne, du succès de ses meetings, et de son excellente dynamique dans les sondages, le candidat de la France Insoumise pourrait très bien devenir la surprise de cette élection. D’autant plus que l’arme habituelle des socialistes, à savoir le vote utile, se retrouvera cette fois-ci, de son côté face à Benoît Hamon, et lui permettra peut être même de mobiliser une partie des électeurs de Macron venus de la gauche, jusque là tentés par le fameux « vote stratégique » contre l’épouvantail du Front National. 

Il faut également tenir compte du fait que le statut de Mélenchon a changé depuis plusieurs mois. Au milieu des trahisons et de la bouillie qui caractérisent le paysage politique, le candidat de la France Insoumise incarne une certaine stabilité de candidat « droit dans ses bottes » assumant la rupture avec l’appareil socialiste. Enfin, par sa capacité à dépasser le simple « rassemblement de la gauche », le tribun dispose d’une sérieuse opportunité de séduire de nombreux abstentionnistes, qui constituent sans aucun doute la clé de la victoire lors de cette élection présidentielle qui le verra probablement dépasser la barre des 20% au premier tour.

À l’issue de cette analyse, on semble donc se diriger vers un second tour Mélenchon-Le Pen, qui devrait tourner à la victoire in extremis du premier, tant le rejet du FN est encore puissant dans la majorité de l’électorat. Cette victoire constituerait un séisme politique sans précédent et pourrait entraîner de nombreux pays européens à opter pour une nouvelle voie anti-austéritaire et ayant à coeur de rassembler le peuple d’en bas pour changer les règles du jeu démocratiques, sociales et écologiques.

                                                           S.F.

Mélenchon vs Fillon : qui remporte la bataille des chiffres ?

Lors de son rassemblement place du Trocadéro, François Fillon a annoncé avoir rassemblé 200 000 soutiens. Un chiffre immédiatement démenti par LCI et Les Décodeurs du Monde. En effet, selon Europe 1, même en comptant les rues adjacentes, il aurait fallu pour atteindre les 200 000 manifestants, une densité de 7 personnes par m2 ! A titre de comparaison, on considère qu’une rame de métro bondée équivaut à une densité de 5 à 6 personnes par m2. Le chiffre de 200 000 personnes apparaît ainsi grossièrement exagéré.
Le Monde a donc finalement annoncé que le nombre réaliste de participants oscillait entre 30 000 et 50 000… Loin, très loin des 200 000 annoncés par Bruno Retailleau.

De son côté, Mélenchon a organisé son rassemblement sur une place 2 fois plus grande que le Trocadéro (à savoir la place de la République). Les journalistes présents ont confirmé que la place était non seulement remplie mais que de nombreux manifestants s’étaient également massés sur les boulevards et les rues adjacentes (LCI, Le Monde).

Jean-Luc Mélenchon a rassemblé 130 000 personnes hier à Paris

Selon le calcul réalisé par la chaîne LCI, il aurait donc fallu une densité légèrement inférieure à 3 personnes par m2 pour que le chiffre de 130 000 participants se révèle exact. Or, d’après Le Monde, la densité de personnes présentes lors des rassemblements debout peut atteindre jusqu’à 3 personnes par m2, ce qui correspond aux chiffres annoncés. France Inter, Le Monde et Challenges (médias que l’on peut difficilement soupçonner de tendance gauchiste) ont donc repris le nombre de 130 000 insoumis rassemblées place de la République.

Score final ?

50 000 pour le rassemblement de Fillon contre 130 000 pour celui de Mélenchon. La France Insoumise remporte la première manche, en place pour la seconde mi-temps ! #JLM2017

Le leader des insoumis créera-t-il la surprise ?

                                   Simon Férelloc

Sources :

– LCI : http://www.lci.fr/amp/elections/melenchon-a-republique-france-insoumise-le-meeting-pouvait-il-accueillir-130-000-personnes-2029529.html

http://www.lci.fr/amp/politique/bataille-de-chiffres-200-000-supporteurs-de-francois-fillon-penelope-au-trocadero-pour-soutenir-francois-fillon-vraiment-2028154.html

– Europe 1 : 

http://lelab.europe1.fr/rassemblement-au-trocadero-bruno-retailleau-annonce-200000-personnes-sur-une-place-qui-peut-en-accueillir-environ-50000-2994797

– France Inter :

https://www.franceinter.fr/amp/politique/jean-luc-melenchon-rassemble-130-000-personnes-entre-bastille-et-republique

Ils peuvent empêcher les fleurs de pousser, ils n’empêcheront jamais le printemps (des peuples) d’arriver !

Depuis un an on nous demande pourquoi nous faisons campagne. Depuis un an, on nous demande à quoi ça sert de voter Mélenchon. Depuis un an on nous dit que nous sommes la gauche folklorique, qu’on est bien gentils mais que bon, il serait temps de nous « mettre à jour » (comprenez par là « accepter le néo libéralisme »). 

Ça a continué comme ça pendant quelques mois, c’était encore « soft » puisque de toute façon, nos merveilleux « experts » répétaient en boucle que nous n’avions aucune chance et que nous étions condamnés à faire 10% au max.

L’ennui, c’est qu’à un moment une partie des électeurs a pris conscience que n’en déplaise aux Lenglet, Le Parmentier, Barbier, Duhamel, Salamé, Pujadas etc.. Il existe une alternative au néo-libéralisme, et que ce n’est certainement pas la dérive xénophobe qui non seulement ne s’oppose pas aux inégalités du libéralisme mais en créé de nouvelles ! Ceci a donné Nuit Debout, puis s’est traduit par une hausse des intentions de vote pour Mélenchon.

Alors, pour conjurer cette hausse, les médias ont balancé sans scrupules, les pire insultes, les pires rumeurs, les pires immondices à la tête du candidat insoumis et à ses partisans.

Puisqu’il refuse de faire la guerre aux russes, il ne peut qu’être poutinien. Puisqu’il refuse d’épouser l’idéologie libérale, dont on voit depuis 30 ans les merveilleux bienfaits, il ne peut qu’être stalinien. Puisqu’il refuse de cracher sur Fidel Castro, l’homme qui a financé et armé toutes les luttes contre les dictatures militaires d’Amérique latine, il ne peut qu’être un tyran en herbe…

Et cette campagne de calomnies contre la France Insoumise a atteint son paroxysme lors de la dernière émission politique, qui était la caricature la plus grossière de l’opposition et du bourrage de crâne médiatique.

Des accusations diffamantes sur des pseudo-silences de JLM concernant les droits de l’homme, un expert économique dont le parti pris crève les yeux, un invité rappelé à l’ordre à cause de sa sympathie trop visible envers Mélenchon, une autre invitée sommée de dire qu’elle souhaite voter FN, 20 minutes à parler des soi-disant « similitudes » avec Marine Le Pen… Bref, une campagne de dénigrement qui crève l’écran !

Et pourtant, malgré cela, les sondages se confirment et mettent Mélenchon à portée du second tour !

J’aimerais tellement que les 23 avril et 7 mai, les français disent non à ce modèle de société antisocial et productiviste, j’aimerais tellement que ceux ci disent non à l’UE libérale, et j’aimerais tellement enfin que ceux ci fassent un énorme bras d’honneur à l’establishment et à la caste politico-médiatique !

Et pour cela, le seul moyen, le meilleur acte de résistance, c’est de voter Jean-Luc Mélenchon aux 2 tours, et la France Insoumise aux législatives !

Hasta la victoria siempre ! 👊👊👊✌

                                                  Simon F.

Le Parlement 2.0 : « Pour que la politique (re)devienne l’affaire de tous »

Bonsoir,

Nous sommes deux jeunes engagés en politique et nous avons récemment lancé un projet visant à développer le débat démocratique et à l’ouvrir à tous.
Aujourd’hui, la plupart des citoyens, électeurs ou pas, s’estiment (à raison) mal représentés par leurs politiciens. En effet, le Parlement actuel n’est absolument pas représentatif du corps électoral. Prenons quelques exemples :

  • 4% des députés ont entre 25 et 40 ans, alors que cette tranche d’âge représente 19% du corps électoral.
  • 32% de ces mêmes députés ont entre 60 et 70 ans, alors que cette catégorie ne représente « que » 11% de la population.
  • Au Sénat, 80% des parlementaires sont des hommes.
  • 1,9% des députés sont des employés et des ouvriers, alors que plus de 50% des citoyens appartiennent à cette catégorie socioprofessionelle.

Et ce ne sont malheureusement que quelques exemples parmi de nombreux autres…

C’est justement cette mauvaise représentation des citoyens qui nous a amené à nous demander : Comment permettre aux citoyens de s’exprimer et de faire vivre le débat démocratique sans passer par des représentants non représentatifs ?

Pour nous, il fallait créer une tribune, donner aux citoyens un moyen de débattre et de donner leur avis sur les propositions de lois soumises au Parlement. Un parlement citoyen en quelque sorte. C’est pour répondre à cet objectif que nous avons créé le Parlement 2.0.

Le principe se veut assez similaire à celui du vrai Parlement. Pour devenir parlementaire, il suffit de « liker » notre page facebook ou de s’abonner à notre compte twitter (@parleautrement). Ensuite, les « parlementaires » sont invités à rejoindre l’un des 7 groupes parlementaires, créés sur le modèle des groupes de l’Assemblée Nationale et du Sénat. À savoir, La Gauche 2.0, Les Écologistes 2.0, Les Socialistes 2.0, Les Centristes 2.0, La Droite Républicaine 2.0, Les Patriotes 2.0 et les Non-Inscrits 2.0.

Chaque groupe est géré par un ou plusieurs administrateurs (présidents de groupe). Leur rôle est de mettre chaque jour en ligne, une proposition ou un projet de loi (commun à tous les groupes), actuellement soumis à l’Assemblée Nationale ou au Sénat. 

Les parlementaires de chaque groupe sont alors invités à réagir en donnant leur opinion, ou en répondant à celle d’un de leurs collègues parlementaires. À la fin de la journée, le ou les administrateurs passent en revue les différents commentaires, et les utilisent pour donner la position du groupe. Cette dernière est définie en fonction de la fréquence des opinions des parlementaires (la ou les positions revenant le plus souvent sont considérées comme celles du groupe. C’est pourquoi il ne faut pas hésiter à vous exprimer, même si l’un de vos « collègues » a déjà mis en ligne un avis similaire !).

Le lendemain, les opinions de chaque groupe sont données sur la page du Parlement 2.0, et sont discutées par l’ensemble des parlementaires (la « séance »). Enfin, le soir, la proposition est soumise au vote sur la page facebook et le compte Twitter (système bicaméral), dont les résultats sont publiés le lendemain. 

Si vous souhaitez devenir parlementaire, vous pouvez dès maintenant rejoindre le Parlement 2.0 sur sa page facebook et/ou son compte Twitter (@parleautrement), ainsi que le groupe de votre choix (chacun possède une page facebook, et les comptes Twitter seront mis en place dans les jours qui viennent).

Si vous souhaitez devenir admininistrateur, vous pouvez nous contacter dès maintenant ! (contact ci dessous)

A très vite mes chers collègues ! La séance ne fait que commencer !

#ParleAutrement

Simon Férelloc et Florian Champeil

Contact :

Facebook : Le Parlement 2.0             Twitter : @parleautrement

Présidentielle 2017 : Qui est vraiment anti-système ?

Depuis deux semaines, les primaires sont achevées, les électeurs de chaque camp ont choisi leurs champions, les derniers programmes sont en train d’être peaufinés… Bref, tout se met en place pour que démarre la phase finale de la campagne présidentielle. 

Or dans cette élection rien ne se passe comme prévu. La vague du dégagisme et du « sortez les sortants » a déjà éliminé Duflot, Sarkozy et Valls, et parmi ceux qui restent, on retrouve derrière leurs divergences, un point commun : tous se disent « anti-systèmes » ! C’est pour cette raison qu’il est intéressant de vérifier pour chaque candidat, s’il s’oppose vraiment au système (politique, financier, économique et médiatique) actuellement en place, ou s’il tente simplement de profiter de l’aspiration des électeurs au changement.

Emmanuel Macron, le banquier révolutionnaire

Macron, la révolution en marche ?

Emmanuel Macron, ancien énarque devenu banquier chez Rotschild, puis ministre de l’Économie du gouvernement Valls pendant 2 ans, aujourd’hui fondateur d’En Marche et candidat « anti-système » à l’élection présidentielle… Je suis le seul à trouver que quelque chose cloche ?

Macron serait selon lui, un candidat qui sort du cadre car il n’appartient pas aux partis politiques traditionnels et qu’il veut sortir du clivage gauche-droite habituel. Cependant, s’affranchir des appareils électoraux et remplacer la notion gauche-droite par un obscur clivage « progressiste-conservateur » ne fait pas de lui un candidat « révolutionnaire ». Rapide retour à la réalité :

Dans les faits, Macron n’est rien d’autre que le candidat des médias. Il ne se passe pas une semaine sans que L’Obs, Challenges, Paris-Match, VSD ou L’Express ne fasse une couverture sur « le phénomène Macron », où que nos amis médiacrates parlent de leur admiration pour cette « fusée politique »(L’Obs ) qui bouscule les codes, voir incarne la « gauche du XXIème siècle » (Alain Duhamel)…

Macron ne cesse de faire la « une » des médias français : Vous avez dit antisystème ?

Pourtant il suffit de se pencher un peu sur l’identité de ses soutiens (le conseiller des grands patrons Alain Minc, le ministre sarkoziste Bernard Kouchner, le propriétaire du  Monde Pierre Bergé…), ainsi que sur ses fameuses tirades sur « le carcan des 35 heures » ou sur la vie de l’entrepreneur « plus dure que celle du salarié » pour réaliser que cette « gauche moderne » a un curieux air de libéralisme. D’autant que sa campagne « révolutionnaire » fut largement subventionnée par les banques et les milieux financiers… Dont la City londonnienne, qui est comme chacun sait, l’un des hauts lieux de la contestation anticapitaliste !

Macron est en réalité la pire escroquerie de notre système politique ! Une de nos fameuses élites grimée en un candidat anti-establishment par l’establishment médiatique lui-même ! Sous son masque de modernité se cachent les mêmes recettes de l’austérité et du libre-échange, prônées et appliquées par les libéraux depuis des décennies. Macron constitue comme le dit François Bayrou, « une tentative des forces de l’argent de prendre le pouvoir politique » en plus du pouvoir économique… La fin de la séparation démocratique des pouvoirs ? 

François Fillon, le champion du patronat

Le champion de la droite sera-t-il l’artisan d’une révolution conservatrice ?

François Fillon, bien que candidat de droite (assumé contrairement à certains) ne dispose pas lui du soutien médiatique d’Emmanuel Macron ( Le Figaro et La Croix exceptés). Ce n’est évidemment pas son ultra-libéralisme qui est en cause, mais bien ses positions pro-Poutine et très conservatrices qui déplaisent aux médias, certes en majorité libéraux mais plutôt « progressistes ». Ceci en fait il un candidat « anti-système » ? En aucun cas.

En effet, Fillon privé d’un large soutien de la sphère médiatique, peut néanmoins compter sur l’appui du grand patronat et de la majorité des grands groupes, notamment Axa (dont l’ex PDG Henri De Castries est soupçonné d’avoir rédigé une grande partie de son programme économique). 

Henri de Castries, l’ex-patron du groupe Axa a payé 200 000 euros à François Fillon entre 2012 et 2014

En outre, le soutien de ces groupes ne se limite pas au plan moral. Il s’accompagne également d’importants dons financiers, avec encore une fois l’exemple d’Axa qui a reconnu lui avoir payé 200 000 euros entre mi-2012 et mi-2014. Ces larges subventions amènent naturellement à s’interroger sur la neutralité du potentiel chef de l’État vis-à-vis de ces grandes entreprises et des lobbys financiers.

Marine Le Pen, candidate au nom de qui ?

Marine Le Pen souhaite banaliser le FN tout en marquant sa différence avec le « système »

Marine Le Pen est une habituée des présidentielles, c’est la troisième fois qu’elle y tente sa chance, et peut être la bonne, tant la volonté de changement des électeurs semble importante. Mais le Front National est il vraiment le parti qui incarne ce changement ? Et Marine Le Pen est elle vraiment la candidate « anti-système » du peuple contre les élites ? Et bien à y regarder de plus près, pas vraiment…

Prenons point par point. Tout d’abord, le FN a l’habitude de se poser en parti du « peuple » contre les « élites ». Fort bien. Cependant, beaucoup de gens oublient que ces élites… se retrouvent aussi bien au Front National. Florian Phillipot est sorti de l’ENA, Marion Maréchal-Le Pen n’a jamais eu besoin de travailler se définissant elle-même comme « bourgeoise gâtée », et Marine Le Pen pour percer en politique, n’a eu qu’à reprendre le parti fondé par son père en 1972. Comme candidat(e) du peuple on a vu plus convainquant !

De plus, Marine Le Pen, bien que fustigeant sans cesse les politiciens « tous pourris », s’est vu réclamer la coquette somme de 300 000 euros par le Parlement Européen. En cause, ses fraudes répétées concernant les assistants parlementaires de son mouvement…

Enfin, le parti à la flamme, pardon à la rose bleue (dédiabolisation oblige) est récemment devenu le premier parti de France… des élus condamnés et/ou mis en examen ! Le FN est bel et bien un parti comme les autres.

Benoît Hamon, le remake du Bourget 

Benoît Hamon saura-t-il incarner la rupture pour reconquérir l’électorat de gauche ?

 La tentation est grande pour le peuple de gauche, d’opter pour Benoît Hamon. C’est vrai, il est jeune, il est sympa, il a l’air de gauche mais pas trop… Pourquoi ne pas l’essayer ?

Or, c’est précisément le piège dans lequel il faut éviter de tomber. Hamon est un ancien ministre de François Hollande, Hamon n’a pas voté la motion de censure qui aurait permis d’éviter la loi travail…  Il a donc cautionné en partie, la politique de François Hollande, ou du moins n’a rien fait pour l’empêcher.

En outre, Hamon assure à Hollande l’aile gauche qui évite que certains électeurs ne se tournent vers Mélenchon. Le député des Yvelines ne représente pas l’alternative. Au contraire ! Il sert à stopper l’hémorragie électorale du PS vers ce qui pourrait constituer justement cette alternative, à savoir la France Insoumise de Jean-Luc Mélenchon.

Sans oublier qu’en refusant toute sortie des traités européens, Benoît Hamon accepte de facto de ne pas pouvoir appliquer son programme, incompatible avec les traités actuels. Le candidat socialiste estime qu’il peut désobéir aux traités, mais sans proposer d’en sortir ! Un optimisme qui n’est pas sans rappeler celui de François Hollande au début de son quinquennat qui s’était par la suite, docilement soumis à l’austérité imposée par la Commission Europénne…

Yannick Jadot, ira ? ira pas ?

Yannick Jadot se désistera-t-il au profit de Benoît Hamon ?

Le problème est le même pour le candidat des Verts Yannick Jadot, qui lui aussi refuse d’envisager une sortie de l’UE en cas d’échec de la renégociation des traités. Ce qui est pourtant la condition indispensable à la mise en place d’une politique écologique et sociale nécessaire.

Alors finalement, quel candidat est réellement anti-système ? Qui choisir pour en finir avec la dictature de la finance ? Sur qui se porter pour refuser le modèle néo-libéral porté à divers degrés, par tous ces candidats ? Quel candidat choisir pour changer la société de fond en comble ?

La vraie révolution c’est Mélenchon !

Le candidat des insoumis semble être le seul à porter une réelle alternative

Selon moi, le seul candidat a vraiment remettre en cause la société capitaliste et le système productiviste est Jean-Luc Mélenchon. Le seul à proposer une véritable « révolution citoyenne » pour redéfinir les règles du jeu démocratique est Jean-Luc Mélenchon. Le seul à oser refuser la tyrannie austéritaire de l’UE est Jean-Luc Mélenchon. Et enfin, le seul à se donner véritablement les moyens de sa politique est Jean-Luc Mélenchon.

Bien sûr chacun se fera son idée, la mienne est faite. Néanmoins, restez sur vos gardes face à ces ceux qui se revendiquent « anti-système » tout en étant porté par celui-ci, qui à bout de souffle, fera tout pour éviter l’alternative en mai prochain.

                                      Simon Férelloc

Sources : – Les Échos du 15 septembre 2016 « Qui soutient Emmanuel Macron ? » : https://www.google.fr/amp/www.lesechos.fr/amp/14/2027614.php

– Le Monde du 9 septembre 2016 « Macron à Londres  » : http://mobile.lemonde.fr/election-presidentielle-2017/article/2016/09/09/a-londres-7-500-euros-le-diner-avec-macron_4995077_4854003.html

– Marianne du 3 février 2017 « Macron, pris dans le piège des ralliements »

– Marianne.net le 13 février 2017 « Oui le phénomène Macron était bien une (énorme) bulle médiatique » 

– Dany Caligula « Emmanuel Macron : révolution… ou imposture ? 02- Qui choisir ? » postée sur youtube le 11 décembre 2016 : https://youtu.be/uleVLTFEx3Q

– Libération du 16 janvier 2017  » Henri de Castries, l’insécurité sociale de Fillon » : https://www.google.fr/amp/www.liberation.fr/amphtml/france/2017/01/16/henri-de-castries-l-insecurite-sociale-de-fillon_1541898

– Le Figaro du 16 janvier 2017 « Henri de Castries : je m’engage pour François Fillon » : http://www.lefigaro.fr/elections/presidentielles/2017/01/16/35003-20170116ARTFIG00339-henri-de-castries-je-m-engage-pour-francois-fillon.php

– Mediapart.fr le 10 février 2017 « Payé par Axa, Fillon en plein conflit d’intérêts » https://www.mediapart.fr/journal/france/100217/paye-par-axa-fillon-en-plein-conflit-dinterets?onglet=full

– Le Monde du 3 février 2017 « Assistants parlementaires : le Parlement Européen répond à Marine Le Pen » : http://mobile.lemonde.fr/europe/article/2017/02/03/assistants-parlementaires-le-parlement-europeen-repond-a-marine-le-pen_5074271_3214.html

– Le Figaro du 23 juillet 2015  » Marion Maréchal-Le Pen se dépeint en bourgeoise qui ne s’est jamais battue »: http://www.lefigaro.fr/politique/le-scan/citations/2015/07/23/25002-20150723ARTFIG00265-marion-marechal-le-pen-se-depeint-en-bourgeoise-qui-ne-s-est-jamais-battue.php

– Mediapart.fr le 16 octobre 2014  » Le FN répand « tous pourris » voyons voir »: https://blogs.mediapart.fr/m-bentahar/blog/161014/le-fn-re-pand-tous-pourris-voyons-voir

– « L’Avenir en commun, le programme de la France Insoumise et de son candidat Jean-Luc Mélenchon »

–    Rtl.fr le 13 février 2017 « Présidentielle 2017 : Benoît Hamon et Yannick Jadot proches d’un accord » : https://www.google.fr/amp/s/www.rtl.fr/actu/politique/presidentielle-2017-benoit-hamon-et-yannick-jadot-proches-d-un-accord-7787228406/amp

– legrandsoir.info « Tomber dans le piège Hamon ou s’engager dans la révolution Mélenchon, c’est vous qui voyez » : https://www.legrandsoir.info/tomber-dans-le-piege-hamon-ou-s-engager-dans-la-revolution-melenchon-c-est-vous-qui-voyez.html

-https://www.avecjadot.fr

-https://www.benoithamon2017.fr

– Le Point du 11 mai 2016 :  » Benoît Hamon et Christian Paul rejettent le vote d’une moition de censure de droite » : https://www.google.fr/amp/s/amp.lepoint.fr/2038437

Carnets de voyages insoumis #1 : Evo Morales, l’histoire du premier président indigène de Bolivie

Peu d’hommes d’État peuvent se targuer de briguer un troisième mandat consécutif, du moins dans un régime démocratique, comme celui de Bolivie. De nombreuses raisons permettent d’expliquer un tel succès électoral. Retour sur la vie, les luttes et les réussites de l’actuel président bolivien…

Evo Morales voit le jour le 26 octobre 1959 à Orinoca, une ville de mineurs située dans l’Altiplano bolivien. Il est issu d’une pauvre famille de paysans amérindienne. Le besoin de gagner sa vie écourtera sa scolarité. Il exercera divers métiers tels que peintre, mâçon, boulanger ou trompettiste. A l’issue de son service militaire obligatoire, Evo se dirige vers le Chapare, la région de colonisation des migrants andins où il est révolté par les injustices dont sont victimes les locaux qui vivent de la production de coca. C’est à ce moment qu’il fait ses débuts dans la lutte syndicale. 

Paysans cocaleros lors de la récolte

En 1988, sous la pression de la Drug Enforcement Administration, le gouvernement bolivien détruit les récoltes de coca sous prétexte de lutte contre les narcotraficants, ce qui nuit gravement aux paysans. Depuis ce jour, Evo Morales éprouve une certaine rancoeur vis à vis des Etats-Unis.

Durant la décennie suivante, les différents mouvements de lutte paysanne essaient de se rassembler en vain dans le but de créer une force politique. Ce n’est qu’en 1995 qu’une grande partie du mouvement social se fédère autour de l’Assemblée pour la Souveraineté des Peuples (ASP). Alliée à Izquierda Unida (Gauche Unie) lors des élections législatives de 1997, le mouvement obtient 4 sièges  dont un pour Morales, devenu entre temps une figure du mouvement des cocaleros. 

Sa notoriété grandissante, il veut créer un parti. Mais face aux difficultés administratives, il rejoint le mouvement vers le socialisme (MAS) en 1999. Il va réussir à y fédérer l’ensemble des mouvements sociaux boliviens.

Affiche du Mouvement Vers le Socialisme

La campagne d’éradication de la coca s’intensifie et en janvier 2002, des affrontements éclatent entre les cocaleros et les troupes boliviennes. La commission d’éthique du parlement destitue Morales en raison de son soutien aux révolutionnaires cocaleros. Quelques mois plus tard, il obtient plus de 20% des voix au premier tour des élections présidentielles, le plaçant à seulement deux points du néo-libéral Gonzalo Sanchez qui sera élu. 

Entre 2002 et 2005, les conflits sociaux atteignent leur paroxysme à cause de la politique libérale du gouvernement. Le MAS devient le premier parti du pays lors des municipales de 2004.

Evo Morales, le premier président indigène de Bolivie

Le 18 décembre 2005, il est élu président de la république dès le 1er tour avec 53,7 % des voix. Pour la première fois, des paysans et des indigènes feront partie du gouvernement, et une femme occupera le ministère de l’intérieur. Rapidement, une assemblée constituante est élue afin de changer la Constitution. Voici ses principales réformes :

En 2006 :

  • Augmentation du salaire minimum de 13 %
  • Distribution de bons scolaires aux foyers les plus pauvres
  • Redistribution des terres
  • Réduction du salaire présidentiel et de celui des hauts fonctionnaires
  • Contrats d’exploitation des ressources petrolières plus contraignants pour les compagnies étrangères et extension des prérogatives de la compagnie publique nationale.

En 2008 :

  • Accusé d’opérations de destabilisation, l’ambassadeur Américain Philip Goldberg est expulsé
  • Tous les retraités percoivent désormais une retraite de 40 % du salaire minimum
  • La Bolivie est libérée de l’analphabétisme selon les critères de l’UNESCO

En 2009, Morales est réelu avec 64 % des voix.

  • Nombreuses mises en examen pour corruption dans l’opposition.

En 2010 :

  • Organisation de la conférence mondiale des peuples contre le changement climatique où il fait la proposition d’un tribunal international climatique destiné à la défense des droits de la Terre mère.

En 2013 :

  • Record historique de croissance pour la Bolivie avec 6,5 %
  • Le PIB par habitant est multiplié par deux depuis son arrivée au pouvoir en 2005

Il est réélu au premier tour pour un troisième mandat le 12 octobre 2014. 

Evo Morales après sa seconde réélection
  • Diminution de 50% de l’extrême pauvreté depuis sa première élection
  • En 2016, avec 4,1% la Bolivie a le taux de chômage le plus faible d’Amérique du Sud
  • Depuis son arrivée au pouvoir, le salaire minimum a augmenté de 58%

Le seul grand échec de la présidence de Morales est le référendum perdu sur la modification de la Constitution. En effet, malgré 49% d’opinions favorables, les citoyens ont rejeté à 52% l’amendement qui devait permettre à Morales de briguer un quatrième mandat. Néanmoins, à nouveau investi par son parti il a accepté d’être à candidat à sa succession en 2019. Il estime que c’est au peuple de décider s’il veut encore de lui pour un nouveau mandat. Le congrès lui a donc présenté 4 alternatives pour que sa candidature soit conforme à la Constitution.

      Evo Morales restera dans l’Histoire, comme un grand défenseur de la liberté et de la souveraineté des peuples, ainsi que des luttes syndicales et de la lutte contre la pauvreté. Mais également comme le défenseurs des paysans, des mineurs et de tous les opprimés de ce pays auparavant saigné à blanc par le capitalisme et l’impérialisme.

      En tant que militants de la France Insoumise, nous exprimons toute notre gratitude et notre admiration pour cet homme. Qu’un vent de Bolivie souffle sur la France durant ces prochains mois !

      Dorian Rizet et Simon Férelloc

      Sources :

      • « La Bolivie veut retrouver ses racines indiennes » Le Figaro le 20 mars 2017
      • « Evo Morales » Les Échos le 11 août 2008
      • « Evo Morales investi pour un second mandat » Le Monde avec AFP du 21 janvier 2010
      • « La retraite 7 ans plus tôt, la Bolivie de Morales à contre-courant » dans L’Humanité le 26 novembre 201.
      • « Bolivie : malgré le référendum, Evo Morales candidat à un quatrième mandat » BFM TV le 17 décembre 2016
      • « Le monde au chevet de la planète en Bolivie » RFI le 22 avril 2010